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Objectifs de ce blog


Grâce à ce blog, notre objectif est de faciliter la mise en réseau entre l’ensemble des acteurs de la formation "BP REA saliculture" qu'ils soient formateurs, intervenants, stagiaires (actuels et anciens), membres du conseil de perfectionnement, maîtres de stage et professionnels des différents sites… 

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Si vous souhaitez des renseignements sur la formation sur le BP REA Saliculture, veuillez joindre le centre de formation: Direction Emploi-Formation  de la Chambre d'Agriculture au 02 53 46 60 53 ou contacter le coordinateur de la formation par courriel frederic-miche@orange.fr

 

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VOICI UN ARTICLE SUR LA FORMATION PUBLIE DANS LE BULLETIN INTERNE DE LA COOPERATIVE....DE DECEMBRE 2009


Cette année 2009 est une année marquante pour la formation des paludiers-sauniers et sauniers du littoral atlantique. En effet ce sont les 30 ans de cette formation qui prend tout son sens et sa place dans notre quotidien mais également est partie prenante de notre histoire.

Une fois n’est pas coutume, un petit article sur le BP REA Option saliculture parait dans notre bulletin et cette fois il est encore plus complet !!!!!!!

Quel chantier que d’essayer de faire une synthèse ……Je m’excuse d’avance si quelques petites erreurs apparaissent ; j’ai essayé d’être le plus fidèle possible à cette histoire, cette création d’un cursus qui a contribué à maintenir et développer notre métier.

 

Merci à Marcel Leroux, Charles Perraud et Michel Coquard pour leurs disponibilités pour les interviews, sans eux je n’aurais pas réussi à écrire cet article. J’avais prévu de faire encore plus de rencontre mais par manque de temps je n’ai pas pu faire cela.

 

Merci à Geneviève Delbos pour son travail dans le cadre d’Interreg.

 

Aller bonne lecture !

 

I. Rappel historique sur le contexte salicole :

 

Un petit rappel historique est toujours nécessaire pour appréhender le pourquoi et le comment…………..

 

« En octobre 1942, le Comité d'organisation de la production du sel et de la corporation nationale paysanne du régime de Vichy imposera la création de la Coopérative des producteurs de sel de l'Ouest de Guérande à laquelle les paludiers des deux bassins ainsi que ceux du Morbihan seront contraints de vendre toute leur production. Au début de la décennie 1950 les producteurs feront massivement dissidence pour vendre indépendamment leur production en traitant directement avec les négociants. Minée par la dissidence, la coopérative sera finalement dissoute au début des années 1960. La période la plus critique sera celle des décennies 1955-1975 Le marché des sels de l'ouest s'effondre dans un contexte économique modifié par les accords du traité de Rome (1957) qui entraînent la suppression des zones réservées de commercialisation, et par la nouvelle donne des concentrations entre sociétés salicoles.

 

 

Face à la puissante Compagnie des Salins du Midi et de l'Est de la France désormais implantée localement (Elle absorbe en 1960 le principal distributeur des sels de l'ouest, la Société salinière de l'Ouest et sa plateforme locale de conditionnement, Codisel, devient en 1970 l'"Agence locale des Salins du Midi et des salines de l'Est » . Elle contrôle alors les deux-tiers de la commercialisation des sels guérandais, à côté ne subsistaient sur la presqu'île que trois autres maisons de négoce situées respectivement à Batz, la Turballe et Assérac) et devenue le principal interlocuteur commercial, les producteurs, désorganisés, n'ont aucune alternative. Pour les exploitants des marais, aux méventes dues à la concurrence des sels industriels et la généralisation du réfrigérateur qui remplace le sel pour la conservation des aliments, s'ajoutent : la restructuration de l'agriculture entraînant la disparition rapide des petites fermes pluri-actives qui assuraient en complément l'équilibre relatif des revenus des ménages; le développement accéléré de nouveaux secteurs d'emplois (bâtiment, chantiers navals de Saint-Nazaire...) qui absorbent les nouvelles générations. La relève ne se fait plus et la pyramide des âges accuse un sérieux vieillissement. Entre 1950 et 1973 on enregistre une chute de l'ordre de ≈20 % des oeillets cultivés et de 17 % du nombre de paludiers en exercice.

En 1973 la moyenne d'âge est de 48 ans.

 

Sur les marais de Guérande pour une large part désertés, des propositions diverses d'aménagement touristiques et aquacoles voient le jour qui semblent entériner la disparition à terme d'une activité salicole non rentable.

 

Les évaluations faites à un siècle de distance sur le nombre d'oeillets exploités et le nombre de paludiers en activité donnent une bonne idée de l'ampleur de la récession intervenue dans l'exploitation des deux bassins.

 

 

Evolution de l'exploitation salicole sur un siècle

1866

1934

1973

Marais de Batz-Guérande

Nombre d'oeillets recensés

≈27.650

24.220

20.170

Dont Oeillets cultivés

                                  19.907

10.350

Nombre de paludiers

       736

    370

     248

Marais salant du Mès

Nombre d'oeillets recensés

     7.350

≈5.500

≈4.000

Dont Oeillets cultivés

  4.280

742 (en 1974)

Nombre de paludiers

        212

     149

       39

 

 

C'est dans cette période particulièrement difficile qu'une partie de la communauté paludière (exploitants et propriétaires), épaulée par diverses associations, notamment des associations de protection de la nature, s'engagent dans la défense du marais et la survie de la profession. Une nouvelle équipe prend la direction du syndicat des paludiers en 1971. Les actions menées débouchent sur la création en 1972 du Groupement des producteurs de sel de la presqu'île guérandaise (GPS-PG), qui regroupent la grande majorité des exploitants. Sous la médiation des autorités préfectorales, des accords sont établis avec les négociants, notamment les Salins du Midi, pour le stockage des récoltes des adhérents et la fixation d'un prix de base uniforme. Un programme d'actions est alors défini, des aides publiques sont octroyées pour l'organisation et la mise en place d'une politique de stockage, la mise à l'étude d'une politique de valorisation et de développement en matière commerciale (études des circuits commerciaux existants et potentiels, locaux, régionaux et nationaux, modes susceptibles de valorisation, campagnes de promotion...) Simultanément s'amorce un mouvement de reprise avec, dès 1975 et 1976, les premières installations d'une nouvelle génération d'exploitants souvent non issus du milieu salicole. Succédera alors une période de reconstruction et d'adaptation au nouveau contexte économique et commercial des décennies 1980-90, reconstruction rendue ardue par une série de mauvaises années de production alors même que s'imposait la nécessité pour le Groupement de constituer des stocks de sécurité pour régulariser les volumes et les prix de mise en marché.

Prenant acte des conclusions d'une étude de stratégie marketing réalisée à sa demande par le Réseau pour le développement des entreprises, le GPS prend le statut de Société coopérative agricole (SCA) en 1988.

 

 

Celle-ci entame alors une politique de reconquête du marché, basée sur la différenciation et la qualité du produit (la mention Nature et Progrès est obtenue en 1989, le Label Rouge en 1991). Elle élabore parallèlement une stratégie d'indépendance commerciale en plusieurs phases pour se doter des moyens nécessaires à cette entreprise (investissements, recrutements, recherches et études). La maîtrise complète de la mise en marché sera acquise en 1997. Le travail mené alors bénéficiera à l'ensemble de la filière des sels de l'Ouest, générant une dynamique de renouvellement au-delà même des sites de production guérandais.

 

Par ailleurs, le GPS puis la Coopérative, ainsi que le Syndicat des paludiers s'efforcent d'assurer dans de bonnes conditions la reprise de l'activité salicole afin de faciliter l'installation de nouvelles recrues nécessaires au renouvellement générationnel des exploitants sur les marais. » (1)

 

(1) Extrait de « Les marais salants de la presqu'île guérandaise, Techniques et savoir-faire » Geneviève Delbos

Dossier Activité 3

Programme Interreg III B Sal/Sel de l'Atlantique 2004-2007

 

 

 

Comment se sont faites les installations des jeunes dans les années 1975-1976 pour aboutir à la formation saliculture en 1979 ?

 

Tout d’abord il faut bien comprendre la difficulté des installations dans les années 1975-1976. En  effet les jeunes qui arrivent dans ces années là ne peuvent que compter sur la bonne volonté de certains anciens qui les aident, les conseillent.  Le métier ne se transmet plus dans la sphère familiale. Charles se souvient de Marc Nicol, Jean François Lehuedé, Pierre Le Berre, Jean et Michelle Montfort…la liste est longue, ils ne peuvent pas être tous cités. De plus, comme le signale Michel s’installer n’est pas simple, aucune aide à l’installation n’existe et après l’exceptionnelle récolte de 1976, les délais de paiement sont très longs (le cumul de stock n’existe pas encore). Alors créer une formation semble indispensable, pour les jeunes c’est la garantie d’un apprentissage complet (formation pratique, mais aussi théorique) et c’est l’accès aux aides à l’installation « jeunes agriculteurs » (DJA et prêt). Pour la profession toute entière, il est nécessaire d’avoir un nombre minimum de paludiers présents sur l’année pour préserver le marais, entretenir le réseau hydraulique avec, pour les plus anciens, des considérations personnelles sur le fait de « comment tenir jusqu’à la retraite sans avoir des jeunes pour venir filer un coup de main ? » Les jeunes qui arrivent sont quant à eux désireux de s’investir, avec l’objectif affirmé du maintien de l’activité salicole et la sauvegarde des marais salants  (intérêt et qualité du sel de Guérande, Biodiversité et patrimoine de l’activité).

 

Mais basculer d’une transmission du savoir et du savoir faire par des bonnes volontés à une structure de formation n’est pas évident, il faut lever quelques obstacles :

  • Vaincre la réticence des professionnels du GPS ; Des questions se posent sur la pérennité de la motivation de ces « néo-paludiers ». « Vont-ils rester tous ces zozos (à l’époque : « chevelus » ou « longs peignes ») ????  Ont-ils juste envie de vivre une expérience de vie et puis après ??? ». De plus en formant des jeunes ont forme aussi de futurs concurrents alors que les ventes de sels sont insuffisantes et qu’il va falloir partager le gâteau !
  • Collecter et transmettre le savoir faire « traditionnel » n’est pas facile. Certaines techniques, comme le chaussage, sont en voie de disparition, on ne peut que s’appuyer sur l’expérience de certains et la thèse (récente à l’époque) de Pierre Lemonnier (ethnologue).
  • Transmettre sur une durée courte et de manière explicite n’est pas « l’habitude ». Tout jusqu’à présent était transmis sur plusieurs années, de façon intuitive (les enfants aidaient leurs pères, participaient aux travaux, des tâches subalternes étaient délégués, les responsabilités évoluaient, on reproduisait les gestes..). La question de la transmission sur une période de formation s’est donc posée et Geneviève Delbos  qui travaillait sur la transmission des savoirs faire à beaucoup aidé à faire avancer le débat. En effet est venue l’idée de créer des couples « Maitres de stage / stagiaire » et faire des maîtres de stage des collecteurs et transmetteurs de savoir faire.

 

Une fois la décision prise par les professionnels du GPS, les objectifs ont été de :

  • Former des professionnels du sel, pas seulement sur les pratiques salicoles dans leurs ensemble mais aussi à l’environnement économique c'est-à-dire de la production à la commercialisation.
  • Former des gestionnaires d’espaces sensibles

  

 

II Evolution de la formation - les grandes périodes

 

Le début :

 

Dès 1979 est obtenue la création d'une formation salicole diplômante (dite alors de « capacité »), reconnue par les autorités de tutelle (ministère de l'Agriculture), et donnant droit aux aides à l'installation en vigueur dans l'agriculture. Financée par la Région et les collectivités territoriales, la formation est mise en place en liaison avec le Lycée d'enseignement professionnel de Guérande, et accueille dès son ouverture des candidats à l'installation sur d'autres sites (île de Noirmoutier, puis plus tard île de Ré, Bourgneuf...).  Seulement cela ne s’est pas fait si facilement, il a fallu d’abord convaincre le LEP d’accueillir et de gérer la formation sachant que celle-ci ne rentrait pas dans les critères agricoles en termes de formation. La première session de formation a été la promotion 1978-1979 avec plus de candidats que de places et un profil de personnes très attirées par l’aspect militant du métier.

 

La formation va continuer avec le LEP jusqu’à la promotion « 90 ». Mais des problèmes de gestion et d’organisation du stage apparaissent régulièrement, à tel point qu’en mars1989, les stagiaires font grève, faute de rémunération après trois mois de stage. Les dissensions entre le président (Michel Coquard) du conseil de centre (l’organisme qui réunit des professionnels du métier et des administratifs de l’établissement public) et le proviseur du Lycée s’aggravent. L’accident malheureux au Lycée en 1990 qui endommage les locaux (citerne de gaz qui explose) donne au Président l’occasion de rechercher un nouveau partenaire plus adapté pour cette formation pour adultes spécifique.

Plusieurs pistes sont évoquées : Maisons familiales, Lycée de Kerguenec, Chambre d’agriculture.

Le choix se porte alors vers la chambre d’agriculture avec une volonté des professionnels de se rapprocher du monde agricole. La formation lui est alors confiée.

 

 

De 1991 à 2008 :

 

La Chambre d'agriculture de Loire-Atlantique est chargée de l'encadrement et de l'animation du stage.

 

De 1991 à 1995, la formation débouche sur l’obtention d’un diplôme BPA (Brevet professionnel Agricole).

Conformément aux directives du ministère de l'Agriculture en matière d'évolution des formations agricoles, elle devient en 1995 le BPREA activité salicole, Brevet professionnel de responsable d'exploitation. Collaborent désormais aux financements les régions (Pays de Loire et Poitou-Charentes) et les collectivités territoriales concernées.

 

Les principes de base n’ont pas évolué avec une vraie volonté de transmission du savoir. Après 1995, le regard des populations locales est différent sur le métier avec des gens du coin qui intègrent la formation. Des fils et filles de paludiers incorporent le dispositif qui conjugue une volonté de transmission familiale et une transmission plus large envers les nouveaux arrivants.

La formation pratique aux travaux du marais est depuis l'origine assurée par des maîtres de stage qualifiés recrutés parmi les exploitants du site; On peut citer notamment pour leur dynamisme envers la formation pratique Marcel Leroux * (voir tranche de vie de Marcel), Raymond Baholet... Certains d'entre eux assurent par ailleurs des modules de cours théoriques comme Francois Le Callo, Charles Perraud, Jean Paul David.

La formation repose alors sur un référentiel d’évaluation avec un découpage en 12 unités capitalisables sur lesquels sont évalués les stagiaires avec beaucoup d’épreuves en salle. Les activités en salle se conjuguent avec les activités terrain (les fameuses journées du Mardi et les périodes de stage). A cette époque le parcours de formation et celui d’installation était étroitement liées avec un stage dit «  6 mois » qui fait que cette formation dure 13 mois.

 

* Tranche de vie de Marcel 

 

Pour les besoins de l’article, j’ai rencontré Marcel Leroux et son épouse Jocelyne……alors je me suis dit qu’il était important de les remercier pour cet accueil et cette Tranche de vie…..

Tout d’abord avoir Rendez-vous avec Marcel c’est avoir Rendez vous avec toute la famille…….j’ai rencontré tout le monde parce que chez Marcel, les enfants ils passent……… les petits enfants ont la tête dans la boite à gâteau et du sirop de menthe autour de la bouche. Pierrick je le connaissais un peu …. mais pas les deux filles et les deux gendres.

Alors Marcel s’est mis à table, devant moi le coup de blanc et je suis bien resté une heure à l’écouter lui et son épouse qui nous a rejoint ….Je serais bien resté un peu plus longtemps sur le rebord de la vie de Marcel au marais.

 

« Marcel il a toujours connu le marais d’abord avec son père Henry et Germaine.Comme toujours à l’époque il y a les enfants qui dés 6 ans sont auprès du père sur les salines pour faire les tâches qu’on veut bien leur assigner. Marcel se souvient d’ouvrir et fermer les ardoises, un peu plus tard de porter et trousser. Il raconte  aussi les chevaux que la famille possédait et la charrette qu’on pouvait charger à 1tonne 250, les sacs étaient faits à 52 kg et pesés sur les tremets. La famille avait des vaches dont fallait également s’occuper, on les mettait au marais mais après on a arrêté, les bestioles abimaient trop les fossés (les talus). Henry le père avait 50 œillets en location et le métayage se pratiquait bien évidemment.

 

Marcel lui le marais c’est son quotidien et il veut au fond de lui en vivre mais dans les années 60-70 on sait que c’est compliqué….les enfants des paludiers restaient pas dans le métier et travaillaient pour la plupart à Saint Nazaire. Alors une fois qu’il a été en âge de travailler, Marcel il a eu 30 œillets mais il a bossé à coté, une dizaine d’années chez des marchands de sel ; Il y a eu Bidard et Paul Salaud. A l’époque le sel c’était la négoce et fallait discuter le prix….Chez les négociants, le sel était  stocké dans les salorges, lavé, conditionné en 50 kg et ça c’était le boulot des gars. Fallait aussi « donner le sel aux femmes » pour le conditionnement en 1 kg.

 

 

En 1976 il y a eu la bonne année, alors Marcel prend sa décision…il saute le pas et devient paludier à titre principal en 1977avec 96 œillets. Dans cette histoire, il ne faut pas oublier Jocelyne, la vacancière de Nantes devenue l’épouse de Marcel ….la saison se fait à deux. La journée se fait de la façon suivante : On fait les réglages (il faut bien 1 heure), on porte les prises de la veille, l’après midi on recommence à 13h45 et on prend l’ensemble des œillets jusqu’à tard le soir. Jocelyne rolle, ferme les œillets et trousse.  La fleur de sel n’était pas récoltée à l’époque.

Marcel commence l’habillage autour du 15 février, seul, et faut pas chômer.

Les habitants de Clis les prennent pour des fous, le métier du sel n’est pas un métier d’avenir et c’est pas évident d’en vivre mais Marcel et Jocelyne s’accrochent et arrive à vivre dignement de leur activité….

 

Marcel,  il connaît le métier et comme certains gars de sa génération (Raymond et les autres) il voit arriver les « grands peignes », la formation se créer alors il s’investit et entre 1979 et 1993 forme 11 stagiaires (Yves Jeannot, Gérard Périnetto, Gérard Gilbert, Norbert David, Thierry Crusson, Pascal Boissard, Gwénolé Leduc, Olivier Cadro, Pierrick son fils, Patrick Démur et Jean Paul David).

Marcel raconte les anecdotes de la formation au LEP, du café du centre de Guérande(le repère des stagiaires) trainant en bottes dans les rues de Guérande….. »

 

Alors que dire….En 15 ans Marcel accueille 11 stagiaires……Le fils devient paludier…Le métier aujourd’hui on peut en vivre…... Marcel et Jocelyne on fait 7 œillets cette année et c’est la dernière année….Pierrick reprend ces œillets…Marcel restera au marais….en famille…………. et en ayant transmis sa passion du métier à 11 personnes dont 8 sont encore au marais et l’histoire continue….les formés sont devenus formateurs à leur tour.

 

 

De 2008 à aujourd’hui :

 

Le dispositif évolue et devient BP REA Option saliculture avec une formation qui se déroule sur 11 mois et répond aux critères fixés par les directives du Ministère de Tutelle officiel avec un référentiel de diplôme BP REA comprenant trois référentiels: Professionnel/ Compétences/ Evaluation. Au niveau du référentiel d’évaluation il y a un découpage sous forme de 12 Unités capitalisables remaniées. Les évaluations se simplifient et sont voulues comme étant le plus proche de la réalité terrain des stagiaires via notamment des évaluations de plusieurs UC à l’oral lors d’une soutenance en fin de parcours sur les aspects techniques vus par chaque stagiaire, sa relation avec son maitre de stage et ses prévisions d’installation.

Des moments d’apprentissage se passent avec les autres groupes en formation agricole ( lait, viande, maraîchage…) sur Nantes. Ces quelques moments communs permettent aux stagiaires en saliculture de découvrir aussi les réalités du monde agricole.

 

Le planning des stagiaires est individuel et tient compte de leurs formations, expériences passées…Ceci donne à la formation un volet formation d’adulte plus accentué. Le dispositif de formation professionnelle repose sur des périodes de stages bien identifiées (2 en tout qui représentent 12 semaines)  mais aussi sur des semaines d’apprentissage cadrées pendant 9 semaines avec par semaine une approche théorique (1 journée par semaine), des  mises en situation (aspects pratiques) et une journée de synthèse pour discuter de la pratique des uns et des autres et approfondir les connaissances.

 

Une formation où le coordinateur et formateur référent est un paludier….avec un souci permanent  que cette formation soit la plus adaptée à la profession.

 

Pour l’installation, existe un plan de professionnalisation personnalisé (3P) qui consiste après positionnement du candidat, et une identification des modules de formations complémentaires, de  présenter un dossier à la CDOA pour la validation d’un plan d’installation. Le 3P est une formation à la carte personnalisée et intégrée à un BP REA rénové.

On ne parle plus du stage 6 mois.

 

 

III le renouvellement des générations :

 

 

Dans un premier temps la formation a accueuilli chaque année autour de 10-12 candidats à l'installation sur les deux sites guérandais, puis le recrutement connaît un fléchissement au début de la décennie 90, de nouveaux candidats à l'exploitation de marais guérandais choisissant de s'installer en dehors des structures mises en place . Entre 1979 et 2009 inclus, sur les 287 stagiaires candidats à l'installation sur les marais de la presqu'île guérandaise, 232 (81 %) concrétisent celle-ci (inscrits MSA en année n+2).

 

 

 

Marais guérandais

Nb stagiaires pour les

2 marais guérandais

Nb diplômés installés

(inscrits MSA en n+2)

Taux d’installation

Période 1979-1994

151 (≈9/an)

105

69,5 %

Période 1995-2005

116 (≈11/an)

98

84,5 %

Période 2006-2009

20 (≈5/an)

19

95    %

TOTAL

287

232

81    %

 

 

Sur Noirmoutier, depuis sa création et jusqu'à l'année 2009 incluse, la formation a accueuilli 35 stagiaires candidats à l'installation dont 2 dans les années 1979-1980 et les 33 autres à partir de l'année 1994 .

 

Sur Ré, formation de nouveaux sauniers par le BPREA-saliculture dispensée en presqu'île guérandaise: entre 1995 et 2007, 27 sauniers rétais seront ainsi formés.

 

Il est important également de souligner que depuis 3 ans seule la coopérative souhaite maintenir des installations sur le site guérandais, mais en nombre restreint compte tenu du faible nombre de départs en retraite. Sur les autres sites (Ré-Noirmoutier) les installations sont bloquées. Ce qui n’est pas sans poser de problème pour le maintien de la formation, même si des compromis sont trouvés chaque année, il est bon de rappeler l’effort consenti par notre outil collectif.

 

Les chiffres font apparaître très clairement le résultat au niveau du renouvellement des générations et de la population paludière en presqu’île guérandaise.

 

 

IV. Le présent …….les dernières nouvelles promotion 2009/2010

 

La nouvelle promotion 2009/2010 est composée de 9 personnes :

Amandine Glinche, Charlotte Le Feuvre, Marie Rainfray, Charles Braire, Erwan Rivalant, Jean Claude Houvrard, Simon Péréon, Thomas Moindrot et  Remi Le Marrec

 

8 personnes ont des projets professionnels sur la presqu’île guérandaise et une autre a un projet d’installation sur l’île d’Oléron. Sur les 8 guérandais, 2 projets dans un cadre familial et une personne s’installant en tant qu’indépendant en GAEC avec son frère.

Les nouveaux stagiaires ont tous un maître de stage/ tuteur, j’ai rencontré ceux-ci le 13 novembre pour faire le point sur le dispositif de formation de cette année. Rien de nouveau dans le découpage avec une formation la plus spécifique possible et très adaptable pour mettre en adéquation le planning d’apprentissage et le calendrier de notre métier.

 

La rentrée s’est faite le 02 novembre 2009 avec  dés la première semaine :

  • Une visite des deux bassins de production guérandais (Guérande et le Mès) avec, entre-autre, les traicts et  les digues de protection (quand celles-ci existent).
  • Une rencontre avec Gildas Buron au Musée des marais salants à Batz. Chaque année nous commençons par cette visite nécessaire pour bien comprendre l’histoire et la culture liées à notre métier.
    Geneviève Delbos est ensuite intervenue pour présenter le référentiel emploi-compétences et expliquer les enjeux du métier de paludier et présenter ce qu’est d’être professionnel du sel au 21 ème siècle.
  • Les notions théoriques sur le métier ont commencé à être abordées en fin de semaine et le lundi de la semaine suivante.

 

Entre le 10 et le 19 novembre, Cinq stagiaires sont allés sur le terrain pendant 7 jours (suivant les conditions climatiques) avec leur maître de stage/tuteur alors que le reste du groupe était au centre de formation à Nantes pour faire des mathématiques, de l’expression et de l’informatique. Ceux qui vont sur le terrain sont ceux qui ont des validations de leur cursus antérieur et qui n’ont pas besoin de valider certains UC généraux.  Le planning étant individualisé.

 

Le 20 et du 23 au 27 novembre  tous se sont réunis en salle à la Turballe pour suivre un module de formation sur les données scientifiques appliquées à la saliculture avec les interventions successives d’Eric Croué (formateur au centre de formation de Nantes), Olivier Routhiau et Catherine Ponthoreau (laboratoire de Pen Avel-CAP ATLANTIQUE). Ils ont étudié les principes des régulations des climats, les marées, les phénomènes de cristallisation du sel, les argiles etc….Bref ceci étant très intéressant et important à savoir. Je tiens à remercier les intervenants pour la qualité de leurs interventions (très appréciées par le groupe des stagiaires).

 

Le mois de décembre va être  consacré pour certains aux UC généraux et pour les autres aux activités terrain.

 

Vous aurez des nouvelles tous les mois sur le bulletin de notre coopérative…mais pour bien connaître l’actualité du déroulement de la formation, allez voir le blog créé à cet effet et qui existe depuis 1an : forma.sel.over-blog.com. Pour accéder à celui-ci dans votre barre de recherche tapez forma.sel

 

 

Petite conclusion personnelle

 

Le succès de la formation semble incontestable….grâce à celle-ci la profession est revitalisée sur le littoral. On peut observer sur les autres sites que les personnes étant passées par la formation prennent des responsabilités interprofessionnelles et partagent leur expérience guérandaise en formation.

La formation nous permet je pense de nous donner des clés de compréhension pour bien commercer notre vie professionnelle. Etre paludier cela se construit par sa propre expérience, celle qu’on partage avec les autres et donc par notre capacité individuelle à rester curieux et à se créer ses réseaux. On fait ce métier solitaire mais jamais seul….Voilà en quoi la formation est importante…..Je suis attaché en tout cas à ce que cette formation actuelle héritière d’une histoire plus large que sa propre histoire soit le point de rendez vous pour une approche élargie, territoriale, environnementale de notre métier dans le contexte économique actuel tout en étant attentif à nos valeurs.

 

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