Un article fait par Denis Dabo qui explique la semaine passée entre Bourgneuf et Mornac sur Seudre:
"Dans le cadre du module « Ucare adaptation des compétences », nous sommes allés du 15 au 19 avril rencontrer nos collègues producteurs de sel artisanaux qui exercent au-delà du fleuve royal. L'objectif de cette semaine était de découvrir d'autres sites de production et de rencontrer d'autres producteurs. Fonctionnement de l'exploitation, vocabulaire technique, organisation commercial, autant de spécificité que de sites visités. Notre semaine s'est déroulée de la manière suivante.
Jour 1: Après un départ matinal de la Turballe notre convoi de stagiaire s'est arrêté sur l'exploitation de Daniel, Saunier à Bourgneuf-en-Retz. Il nous a alors expliqué son parcours d'installation, ses difficultés pour trouver une exploitation et les efforts importants pour la remise en état de ses salines. Bourgneuf, autrefois l'un des plus gros sites de production de sel de l'atlantique souffre aujourd'hui d'un envasement très important et la présence d'ouvrages hydraulique sur les étiers n'arrangent pas la situation. Après un casse-croute sur le talus, nous nous sommes attaqués au chantier chez Cyrille Baud à Bouin. Nous avons décaissé des œillets d'environ 25 cm, un gros chantier dont l'organisation fut remarquable.
Une fois notre après-midi de chantier achevée notre convoi arrive à Noirmoutier pour prendre possession de nos tentes. Lors du repas du soir, nous avons pu rencontrer quelques producteurs et administrateurs de la coopérative de sel de l'île. Ils sont venus nous présenter le chantier du lendemain et échanger avec nous autour d'un verre.
Jour 2: Réveil avec le soleil et le chant printanier des oiseaux, puis, petit déjeuner en plein air, rien de mieux pour démarrer une bonne journée de travail et d'apprentissage. Le chantier se déroule chez un paludier de la coopérative qui agrandi son exploitation et qui souhaite vivre du sel. La saline n'a pas fonctionné depuis 7 ans et une bonne remise en ordre est nécessaire. Notre travail a consisté à benner les vives (fares) et lever des vettes (ponts). Pour se faire, nous avons effectué ses tâches en petits groupe de 3 stagiaires avec un saunier de l'île afin de partager nos savoirs.
Jour 3: On déménage notre campement, direction l'île de Ré. Nous sommes accueillis le midi sur la saline de Michelle Jean-Bart, pour un casse-croute dans sa cabane de marais, sous le soleil et la chaleur (30° c'est chaud pour un Guérandais). Ensuite, l'après-midi fut consacré à l'étude du fonctionnement des salines Rétaise, vasé, métiere, table, tuyau d'écourt, autant de choses nouvelles et enrichissantes pour nous tous. Nous avons fini notre découverte des salines par la saline sur laquelle nous allons intervenir le lendemain.
En début de soirée, nous avons été accueillis à la Coopérative par le Président et un administrateur pour une visite du site de stockage et de conditionnement. Nous avons ensuite pu évoquer l'histoire de la Coopérative et son évolution lors d'un moment convivial.
Jour 4: la chaleur de la veille est retombée et nous sommes à pied d'œuvre sur une remise en état pour un jeune saunier qui après plusieurs saisons de portage et de fleur, a décidé de faire le grand saut et de s'installer. Comme pour le chantier sur Noirmoutier, nous sommes en petite équipe avec une personne de Ré. L'exercice consiste à décabosser (benner), les tables (fares) et à lever des ponts. Ce fut pour nous le moment où l'on a pu essayer la « boguette », sorte de houlette en bois typique de l'île de Ré, mais qui apriori n'a pas fait d'adepte parmi nous... . Nous avons aussi assisté au décabossage des carreaux de récolte à la pelleteuse...
Ce séjour sur l'île c'est terminé autour d'un barbecue, organisé par Michelle.
Jour 5: Avant notre retour nous sommes allés voir la saline artisanale la plus au sud du littoral atlantique. Sébastien Rossignol a fait le stage il y a 5 ans puis c'est installé à Mornac-sur -Seudre en prenant la suite d'un saunier qui arrêtait. Nous avons alors pu voir son exploitation et discuter avec lui de son système de commercialisation et du développement de son activité de saliculteur, Notamment, sa volonté de se diversifier (salicorne, tourisme) pour limiter les risques financiers lors des années de mauvaise récolte.
Puis notre convoi a repris la direction de la Presqu'île Guérandaise.
Nous rentrons avec le sentiment d'avoir rempli tous les objectifs pédagogiques et techniques que l'on pouvait attendre de cette semaine. Mais au-delà des différences techniques et économiques qui nous distinguent, nous avons rencontré des hommes et des femmes motivés d'une passion commune qui nous unis tous, celle de voir nos marais vivants et vallonnés de mulon de sel."