Un peu de poésie dans cette semaine agriculture et société, rapport de visite originale d'une exploitation salicole, vu d'un oeil d'un futur maraîcher!
Ode aux paludiers, à leurs techniques culturales
Sur le fond la technique est d'extrême importance
Car son application influe sur le milieu.
Pour la forme, excusez ma piètre performance,
C'est en alexandrins que je me prête au jeu...
Du vaste océan, pénètre à marée haute
L'eau, circule par l'étier jusqu'au fond des marais
Remplissant les vasières, les gobiers, les oeillets,
Et Newton vous dirait qu'elle s'écoule par sa faute;
Mais c'est le paludier qui ouvre le robinet...
Lentement ruisselant de l'amont en aval,
C'est de mars à avril que la saumure est formée
Sur 2 cm d'eau, le taux de salinité
Est huit fois supérieur qu'au large du littoral.
De juin à septembre se récolte le sel
Sous l'effet combiné de Hélios et d'Eole
Et c'est douze heures par jour qu'en surface et au sol
Les cristaux sont cueillis en fleur et en gros sel.
Par la louste et le las, outils rudimentaires,
Poussés sur les ladures, stockés sur les trémets
Honnis soit le tractopelle, ici tout est géré
A l'ancienne, les méthodes sont toutes vernaculaires;
Le savoir artisan a su défier le temps...
Le stockage en salorge pendant deux ou trois ans
Permet de voir venir les années difficiles
Le rendement est variable, fluctuant et oscille
Car soumis totalement aux aléas du temps.
50 kilos en moyenne par oeillet et par jour;
Pour 30 jours de récolte, je vous laisse calculer.
Mais déjà on arrive à la fin des beaux jours...
Entre automne et hiver, que fait le paludier?
Il surveille, il nettoie, prend soin de ses salines;
Vide l'eau, cure les fonds, retire algues et débris;
C'est une science ou un art, il doit la jouer fine
Pour pouvoir toujours mieux optimiser le débit.
Paludier ta technique est vraiment admirable
En douceur avec tact, tu exploites ton milieu:
Moitié terre, moitié mer, j'vois pas qui peut faire mieux,
Préservant les ressources et les rendant durables.
Merci Camille