Les jours se recroquevillent, les matins s’embrument, l’été s’étire et prolonge la production du sel dans les marais de Guérande. La saison se termine, le stage d’été est fini pour les paludiers en formation.
Sept semaines face à sa saline, sept semaines pour tendre à l’autonomie, pour comprendre le circuit d’eau, s’adapter au terrain, à la météo, et à l’eau offerte par l’océan.
Aujourd’hui, le groupe de stagiaires est de retour au centre, à La Turballe, transition brutale, du grand air des marais au confinement de notre salle, un rythme à reprendre. Pour les premiers moments de regroupement après la dispersion de l’été, ce sont les retours d’impressions et d’expériences. Pour certains, les débuts ont été déroutants, voir laborieux; période de remise en cause et de doute. L’accompagnement des maîtres de stage ou des tuteurs, la rencontre avec des paludiers confirmés, les gestes plus assurés, mieux «sentir» le marais, et la confiance revient. Les premiers grains de sels récompensent la patience.
Les réactions à cette immersion dans le métier de paludier sont diverses: «pas de problèmes» pour les uns , «c’était trop galère au début » pour d’autres, ou encore, «j’ai aimé le rythme différents des autres métiers», «il faut gérer sa fatigue et son physique», d’autres confirment «j’ai compris les gestes en allant sur la saline de mon maître de stage», et pour tous, «super, les premiers grains de fleur de sel qui se forment, c’est la récompense des travaux d’hiver».
Ces premiers échanges passés, la réalité de la formation s’impose à nous. Les trois semaines qui nous restent pour la session 2012-2013, sont consacrées à la réalisation des dossiers qui permettent de valider une grande partie du BPREA. Un travail important de groupe et individuel doit être fourni pour compiler les données recueillies, pour les analyser et pour envisager un projet d’installation en saliculture.
C’est à la fois la conclusion de l’année, où les apports théoriques sont confrontés à la réalité du terrain, et un tremplin pour assurer les responsabilités de chef d’exploitation.